Séminaire de droit musulman présenté par Christian Müller

Séminaire de droit musulman préparé et présenté par Christian Müller (2010-2011 et 2011-2012)

Dans le cadre du séminaire organisé à l'École des Hautes Etudes en Sciences Sociales à chaque premier et troisième mercredi du mois, Christian Müller présente un thème de droit musulman. Ce séminaire est suivi par des doctorants, étudiants en Master et quelques professeurs et chercheurs.

Dans le cadre d'un thème général "introduction au droit musulman", le séminaire de l'an 2010-2011 fut consacré à l'étude des actes légaux en tant que texte de la pratique juridique. C'est à travers l'étude et l'analyse des documents légaux – contrat de vente, de mariage et autres – qu'il a été possible de reconsidérer la pratique du fiqh (droit), étant donné que l'histoire de son évolution et de sa diversité était l'un des objectifs de ce séminaire. Parmi les sujets fondamentaux qui ont retenu l'attention, il y avait celui des "notaires et témoins". C'est à partir du milieu du II/VIII que la pratique de la šahâda est institutionnalisée.    

Sur une dizaine de séances nous avons entrepris non seulement la lecture d'un ensemble de documents, mais également des textes juridiques et de fragments de textes extraits des manuels de šurû.

C'est à partir d'une étude analytique des documents que nous avons pu retracer l'histoire de la normativité islamique (šarīʿa). En suivant le processus "de l'aventure intellectuelle", grâce aux différents actes notariés utilisés par le cadi, un objectif majeur fut alors mis en relief : jusqu'à quel niveau les normes juridiques (fiqh et autres) se concordent avec la pratique judicaire.

Quant à l'an 2011-2012 et durant une douzaine de séance l'intérêt est porté sur multiples sujets de droit musulman. Une séance entière fut consacrée à l'histoire du fiqh et à son évolution de l'époque médiévale jusqu'au XIX siècle. Pour approfondir nos analyses et nos études de cas, de droit procédural, droit pénal ou droit de famille auxquelles une séance de deux heures a été consacrée, l'étude de la littérature juridique fut une étape fondamentale. Ces outils de travail ont été classifiés par type d'usage permettant l'analyse de différents aspects du droit musulman et ses concepts. Comme type et branche de la littérature juridique nous avons eu l'occasion de consacrer du temps à l'étude des manuels de šurû. Ces derniers étaient des outils de travail pour le cadi et à travers leur diversité que la dialectique et le rapport avec le fiqh est organique.           

La dernière séance était consacrée à faire le bilan des précédentes et à donner la parole à ceux qui se proposaient d'enrichir le débat et d'ouvrir de nouvelles perspectives, et Christian Müller y abordait la question de l'opposition entre religion et droit. Ce sujet a suscité un long débat entre les participants.

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